#WEDNESDAYWISDOM - L'ACOUSTIQUE DES STUDIOS

#WednesdayWisdom - L'acoustique des studios

Même dans le monde actuel où prédominent les écouteurs, l'importance d'un bon environnement de mixage ne peut être sous-estimée. Vous ne savez jamais où votre musique sera entendue, et vous devez être sûr(e) que votre mixage sera bien reproduit dans la grande diversité de conditions d'écoute des différents utilisateurs finaux. Le mixage au casque ne remplace pas un bon ensemble de moniteurs fidèles dans une pièce à l'acoustique traitée. C'est pourquoi les studios d'enregistrement de haut de gamme prévoient régulièrement des concepteurs acoustiques dans leur budget de construction, dépensant des sommes considérables à la recherche de la perfection sonore.

Malheureusement, pour le musicien moyen, le budget nécessaire au traitement acoustique a tendance à être bien inférieur à celui d'éléments plus tangibles comme les instruments, les micros, le matériel d'enregistrement, les plug-ins et autres joujoux. Même si vous avez la liberté de modifier physiquement votre espace sans encourir les foudres de votre propriétaire, devoir acheter des plaques de plâtre et du mastic n'a pas le même attrait qu'un nouveau clavier ou que le plug-in dont vous rêvez pour vos tranches de canal.

Heureusement, la même révolution technologique qui a fait entrer le multipiste dans les chambres d'amis et les petits garages a également créé des solutions peu coûteuses pour la plupart des problèmes acoustiques que rencontre le studio de maquettes moyen.

Les enceintes d'abord

Avant même de parler de la pièce, abordons la source : vos moniteurs. Il est essentiel de commencer par un ensemble de moniteurs de proximité auxquels vous pouvez faire confiance. Si la plupart d'entre nous n'ont pas le portefeuille suffisamment garni pour s'offrir un système d'enceintes coûtant plusieurs milliers de dollars, il n'est pas difficile aujourd'hui de trouver des enceintes de studio offrant une représentation honnête et sans fard de ce que vous entendez.

Évitez les enceintes stéréo destinées au grand public, les enceintes pour iPhone et autres enceintes du commerce conçues pour exagérer certaines gammes de fréquences, et concentrez-vous sur l'acquisition d'au moins un ensemble de moniteurs de studio dédiés, mis au point pour offrir une réponse plane, uniforme et fidèle. Mieux encore, procurez-vous un bon ensemble de moniteurs et un deuxième ensemble "B" sur lequel vous comparerez votre mixage. Il est facile de passer de l'un à l'autre à l'aide d'un contrôleur de studio.

Une fois que vous avez trouvé un jeu d'enceintes auquel vous pouvez faire confiance, il est temps de s'attaquer à l'acoustique de votre pièce.

Effleurons le sujet

L'acoustique est un long sujet qui s'étend largement au-delà du cadre d'un simple article de blog. Il existe de nombreux ouvrages qui font autorité en la matière, comme le classique "How to Build a Small Budget Recording Studio from Scratch" de F. Alton Everest, ainsi qu'une multitude d'articles de qualité sur papier et en ligne. Mais examinons brièvement quelques-uns des problèmes les plus courants que nous rencontrons dans nos espaces dédiés à la musique, ainsi que certains des moyens disponibles pour y remédier.

Commençons par diviser (de manière très peu scientifique) le concept de traitement acoustique en quelques catégories de base. Il y a l'insonorisation (ou isolation acoustique), qui consiste généralement à empêcher les sons du monde extérieur d'entrer, ou ses propres sons de sortir. L'insonorisation est étroitement liée à l'isolement, c'est-à-dire l'art d'empêcher les sons individuels de trop se mélanger les uns aux autres.

L'autre défi est un peu plus subtil et concerne la façon dont nos pièces affectent les sons que nous y créons. Dans un espace donné, les caractéristiques de cet espace ont un effet direct sur ce que nous entendons. C'est pourquoi un instrument sonnera différemment dans un grand hall et dans une petite salle de répétition. C'est aussi la raison pour laquelle votre mixage sonne si différemment dans votre home studio et lorsque vous le faites écouter n'importe où ailleurs.

Le home studio ou l'espace de répétition moyen est rarement à l'abri de ces problèmes. La plupart d'entre nous travaillent dans une chambre d'amis, un garage aménagé, un sous-sol ou tout autre espace domestique, dont les caractéristiques de construction ne sont en aucun cas propices à une bonne sonorité. Les murs minces et parallèles, les pièces en forme de boîte, les plafonds bas et les bruits de ferraille des cadres de fenêtres ne sont que quelques-uns des ennemis auxquels nous sommes confrontés.

Il y a encore quelques années, la seule façon de résoudre ces problèmes était de dépenser des sommes considérables en matériaux tout en s'exposant malgré tout à des frustrations. Si la solution ultime reste la planification et la construction d'un environnement sur mesure de A à Z, il existe aujourd'hui un certain nombre de moyens d'améliorer sensiblement vos chances de bien faire sonner votre espace de travail sans avoir à vendre vos instruments ou à vous abîmer les doigts.

Insonorisation et isolation phonique

L'un des aspects les plus frustrants du son est qu'il va où il veut et se fraye toujours un chemin par n'importe quel passage disponible dans un espace. C'est pourquoi il est si important (et si difficile) de bloquer tous les points d'infiltration potentiels du son. Dans tous les cas, la masse est votre amie : plus vos murs sont épais et denses, mieux ils arrêteront le son.

La masse combinée à l'air est encore plus efficace. La technique de construction la plus courante est ce que l'on appelle une "pièce flottante". Il s'agit d'un ensemble entièrement nouveau de murs, de sol et de plafond construits dans l'espace existant, mais détachés et séparés des parois extérieures par plusieurs centimètres (et, dans le cas du sol, par des "flotteurs" en caoutchouc qui réduisent le transfert des vibrations). Si vous fabriquez votre propre espace, des entreprises proposent des portes et des fenêtres insonorisées, ainsi que des panneaux muraux insonorisés de dimensions standards ou sur mesure.

Même si vous ne pouvez pas vous payer le luxe d'une nouvelle construction, colmater les zones de fuite potentielle dans votre structure existante contribuera grandement à empêcher les bruits intérieurs de sortir et les bruits extérieurs de rentrer. Pour les huisseries (portes et cadres de fenêtres), recherchez le joint le plus épais et le plus dense possible dans l'espace alloué. Calfeutrez les zones de fuite telles que les conduits de chauffage et de climatisation, les boîtiers de prises électriques, les appareils d'éclairage, les joints de cloison sans finition et, si vous en avez, les faux plafonds à dalles. Bien qu'il existe dans le commerce d'innombrables variétés de produits de calfeutrage et d'étanchéité, il est préférable de choisir un produit au latex conçu pour les applications acoustiques.

Vous pouvez également faire beaucoup en ajoutant des couches d'insonorisation à vos murs existants. Plusieurs entreprises proposent des matériaux à faible vibration qui sont exceptionnellement denses mais étonnamment minces et légers.

Si vous ne pouvez pas isoler toute la pièce…

Pour beaucoup d'entre nous, en particulier ceux qui n'ont pas de batterie live à enregistrer, les travaux et le coût de l'insonorisation de toute la pièce peuvent être évités en isolant simplement les éléments qui le nécessitent. Dans les studios traditionnels, des cabines d'insonorisation sont utilisées depuis longtemps pour séparer le chanteur ou le batteur pendant une prise en direct. Bien qu'il s'agisse généralement de constructions permanentes, un certain nombre d'entreprises proposent des "cabines iso" portables et légères de différentes tailles, qui peuvent être montées rapidement et facilement à l'endroit et au moment où vous en avez besoin. Vous pouvez également faire des recherches sur Internet et trouver des plans pour construire la vôtre.

Le caisson pour amplificateur est une autre variante de la cabine iso qui est de plus en plus populaire. Il peut s'agir de petites boîtes insonorisées, juste assez grandes pour contenir votre ampli de guitare et un pied de micro, ou d'enceintes avec haut-parleur et prise de micro (XLR) intégrés.

Votre plus grand fan n'est pas celui que vous croyez

Avoir des fans est un must. Mais ces fans-là ne sont pas notre sujet. En anglais, les "fans" désignent aussi les ventilateurs. Et si vous faites de la musique sur un ordinateur de bureau, son ventilateur peut être l'une des principales sources de bruit dans votre studio. En particulier si votre pièce est par ailleurs relativement calme, le ronronnement de fond d'un ou de plusieurs ordinateurs peut donner à vos délicates pistes acoustiques l'ambiance d'une piste d'atterrissage à Heathrow.

Si vous vous y connaissez en informatique (ou si vous connaissez quelqu'un qui s'y connaît), remplacer le ventilateur d'origine de votre ordinateur par un modèle silencieux est un moyen rapide de réduire le bruit. Une autre option consiste à envisager des boîtiers insonorisés avec des systèmes de refroidissement silencieux, qui peuvent réduire le bruit de plusieurs décibels, ainsi que des meubles où enfermer complètement l'unité centrale de votre ordinateur.

Semi-isolation

Dans de nombreux cas, une isolation complète n'est ni nécessaire ni souhaitable. Quiconque a déjà enregistré un groupe en live vous dira qu'un peu de "repisse" (capture d'un son voisin par un micro non destiné à cette source) peut être une bonne chose, donnant au son un côté naturel qui est parfois perdu quand on sépare trop les choses. Il suffit parfois d'étouffer un peu le son des instrumentistes et/ou des amplis pour obtenir la séparation nécessaire à un enregistrement décent.

Cela se fait généralement à l'aide d'un gobo, un petit panneau d'isolation portable d'environ un mètre ou un mètre cinquante de haut. De nombreuses personnes construisent les leurs, en recouvrant parfois un côté de moquette ou d'un autre matériau absorbant, et l'autre d'une surface réfléchissante comme du parquet, et en les montant sur des roulettes pour faciliter leur déplacement. Vous pouvez également trouver des versions préfabriquées de ces panneaux, ainsi que des panneaux acryliques transparents pour entourer le batteur sans pour autant perdre le contact visuel qui est si important.

Correction de l'ambiance

Passons maintenant à la vitesse supérieure et parlons de l'autre défi majeur de tout studio : le contrôle des caractéristiques sonores de votre espace. La sonorité de chaque environnement acoustique est dictée par un certain nombre de facteurs, notamment l'écartement des murs, la hauteur du plafond, les angles entre les murs et les matériaux qui composent les surfaces, sans oublier la composition et l'emplacement des tables, des tableaux et autres surfaces, meubles, rideaux, etc.

Pour la grande majorité d'entre nous, nos environnements créatifs se retrouvent dans des endroits comme les sous-sols, les garages ou les chambres d'amis, typiquement des petites boîtes aux murs parallèles. Ces types d'espaces ont tendance à favoriser l'accumulation d'ondes stationnaires, de fréquences de résonance et autres anomalies sonores qui peuvent colorer considérablement ce que nous entendons, et rarement pour le meilleur. La surface dure d'un mur latéral ou arrière peut créer des réflexions qui modifient considérablement le son de votre mixage.

Première étape – Identifier le problème

De nombreux logiciels actuels proposent des outils permettant d'identifier les problèmes les plus courants. Les analyseurs spectraux, également connus sous le nom d'analyseurs audio en temps réel (RTA), sont des appareils de mesure qui décomposent le son en différents groupes de fréquences et qui peuvent vous en apprendre beaucoup sur l'effet que votre pièce exerce (ou non) sur votre mixage. En utilisant un microphone raisonnablement sensible à différents endroits de la pièce, un RTA peut aider à identifier les zones où s'accumulent excessivement certaines fréquences. Certains logiciels audio intègrent un RTA. Vous pouvez également vous procurer des unités logicielles ou matérielles dédiées remplissant la même fonction.

Une mise en garde importante s'impose ici : les instruments de mesure peuvent être d'une valeur inestimable lorsqu'ils sont utilisés correctement, mais ils ne mixent pas de musique – ce sont vos oreilles qui le font. Faites donc confiance à vos oreilles avant tout. Écoutez et comparez, puis utilisez les analyseurs pour confirmer ce que vous entendez.

Bloquer et réfléchir

En général, votre meilleure défense contre les réflexions indésirables consiste à s'attaquer aux zones problématiques en combinant absorption et diffusion. Les matériaux absorbants empêchent ou réduisent grandement les réflexions, tandis que les diffuseurs les brisent, dispersant les ondes dans une multitude de directions différentes afin de réduire considérablement leur impact.

Beaucoup de choses peuvent être accomplies avec du bon sens et des matériaux de tous les jours. Le mur du fond de mon bureau/salle de maquette est équipé d'une grande bibliothèque allant du sol au plafond, entièrement remplie. Les moquettes denses et les rideaux épais de type théâtre font également bien l'affaire, et vous seriez surpris de la différence que peut faire le placement stratégique d'un canapé bien rembourré. Un certain nombre de produits du commerce (un peu moins encombrants) sont également disponibles, notamment des mousses acoustiques, des panneaux en fibre de verre et des couvertures.

Il existe également un certain nombre de produits diffuseurs, comme des panneaux et des matériaux de forme géométrique qui, fixés à vos surfaces planes à des endroits stratégiques, peuvent contribuer grandement à briser et à éliminer les réflexions. Et un certain nombre d’entreprises proposent des produits en matériaux denses et irréguliers qui absorbent et diffusent les ondes sonores, vous donnant le meilleur des deux mondes.

Les bass traps ou "pièges à basse" sont un autre moyen répandu de s'attaquer à des zones spécifiques de votre environnement. Leur forme typiquement cylindrique et leur finition irrégulière et absorbante font des merveilles pour atténuer les réflexions dans les zones à problèmes de votre pièce. Certaines personnes les construisent à partir de corbeilles en plastique, bien que des versions moins inélégantes soient disponibles dans le commerce. De nombreuses entreprises proposent des bass traps servant également de supports d'enceintes, de mobilier de studio et même d'environnements modulaires complets.

Conclusion

Comme nous l'avons dit, la science de l'acoustique peut être vaste et déroutante. Bien que nous en sachions beaucoup sur le comportement du son et sur ce que l'on peut attendre d'un espace donné, il y a toujours suffisamment de variables pour que cela reste intéressant. Un nouvel instrument, des personnes supplémentaires dans la pièce, même les changements météorologiques… tout peut influencer la façon dont les choses sonnent. Ce qui fonctionne dans une situation peut ne pas être idéal pour une autre, et le mieux que nous puissions faire est d'essayer de créer un environnement d'écoute aussi neutre et objectif que possible. Armez-vous de bons moniteurs, d'appareils de mesure et d'analyseurs spectraux, identifiez et corrigez les zones problématiques évidentes et écoutez autant de types de musique, de mixages et d'instruments différents que possible. Mais au final, les outils les plus importants dont vous disposez sont vos oreilles : si ça sonne bien, c'est probablement que c'est bien.

Sources des images :

• Image 1 : carltatzdesign.com
• Image 3 : fmdesign.com
• Image 4 : rationalacoustics.com
• Image 5 : acousticalsolutions.com

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